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Interview avec St茅phane Eholie, PDG de SIMAT (Soci茅t茅 Ivoirienne de Manutention et de Transit)

Pour commencer, vous 茅voquiez que la Soci茅t茅 Ivoirienne de Manutention et de Transit est ouverte aux partenariats. Pourriez-vous nous en dire plus ?

En effet, la SIMAT est ouverte 脿 tous types de partenariats. Que ce soit un partenariat commercial, capitalistique ou financier, mais aussi un partenariat en termes de logistique, de transport ou de supply chain. Le partenariat permet aux deux parties d鈥檃ugmenter leurs chiffres d鈥檃ffaires. C’est un 茅l茅ment tr猫s important dans le commerce en Afrique.

Quels sont les partenariats que vous avez d茅j脿 r茅alis茅s, ou que vous comptez r茅aliser ?

Nous avons d茅j脿 r茅alis茅 de nombreux partenariats, surtout des partenariats sud-sud. Nous avons en ce moment un projet dans ce sens. Des manutentionnaires du port d鈥橝bidjan se sont mis ensemble pour cr茅er un groupe. C鈥檈st un groupe qui permet de mutualiser les moyens, de rationaliser les 茅quipes et surtout de gagner en 茅conomie d鈥櫭ヽhelle et en synergie. En effet, la C么te d鈥橧voire a un PIB qui oscille entre 7 et 8% par an. La quasi-totalit茅 de ce PIB passe par les ports et l鈥檃茅roport. Malheureusement, il y a un encombrement portuaire qui fait qu鈥檕n est oblig茅 de rationnaliser tout ce qui est en plateforme.

Combien y a-t-il de soci茅t茅s dans ce groupement ?

Il y a quatre soci茅t茅s ivoiriennes. Le groupement nous permet d鈥檃ugmenter notre part de march茅. En effet, de nombreux clients de pays enclav茅s d茅laissent le port d鈥橝bidjan, soit parce que le temps d鈥檃ttente est trop long, soit parce qu鈥檌l y a des difficult茅s d鈥檃cc猫s aux quais et des difficult茅s d鈥檈ntreposage. Et, en nous mettant ensemble, nous emp锚chons que ces clients fuient le port d鈥橝bidjan. Nous pensons que si ce partenariat innovant marche bien, nous l鈥檃llons l鈥櫭﹖endre au port de San Pedro. Notre objectif, c鈥檈st de rendre un service de qualit茅. Car aujourd鈥檋ui, le service marginal est n茅gatif compte tenu des contraintes endog猫nes et exog猫nes.

Pourriez-vous nous parler de votre projet de bases logistiques ?

SIMAT est 脿 la crois茅e des chemins. Nous sommes bien partis pour jouer dans la cour des grands. Toutefois, nous n鈥檃vons pas les moyens ad茅quats. Nous voulons passer par des soci茅t茅s d鈥檌nvestissement ou autres. Nous sommes 脿 la recherche d鈥檌nvestisseurs qui peuvent nous faire passer 脿 l鈥櫭﹖ape sup茅rieure.

La vocation de SIMAT, c鈥檈st d鈥櫭猼re un champion dans la logistique nationale et r茅gionale. Abidjan est 茅clat茅e en zones 茅conomiques. Notre souci aujourd鈥檋ui, pour contrecarrer des probl猫mes d’embouteillages par exemple, c鈥檈st d鈥檃voir des bases logistiques : au sud, 脿 c么t茅 de l鈥檃茅roport, o霉 nous avons 5 hectares, et au nord, sur l鈥檃utoroute du nord, o霉 nous avons 8 hectares. Nous voulons travailler sur les deux axes. En effet, nous voulons r茅cup茅rer les produits qui viennent du sud dans la zone sud et r茅cup茅rer les produits qui viennent du nord, dans la zone nord. Nous travaillons aussi avec des succursales qui ont du mat茅riel sp茅cifique et qui permettront de mieux assurer le service dans ces zones. Tout cela a pour objectif de r茅cup茅rer les produits qui sont au port et de les remonter sur ces zones en attendant qu鈥檌ls soient distribu茅s. C鈥檈st un projet qui sera mis en 艙uvre entre fin 2017 et d茅but 2018. Pour que la C么te d’Ivoire devienne un pays 茅mergent 脿 l’horizon 2020, il faut que nous commencions 脿 nous organiser, tout comme les multinationales, et il nous faut des logisticiens de renom. Il y a du travail pour tout le monde, et nous devons r茅fl茅chir de mani猫re plus professionnelle, en commen莽ant 脿 penser en flux tendus, pour une meilleure rotation, afin de p茅reniser nos structures. En outre, la C么te d鈥橧voire vient d鈥櫭猼re 茅ligible au MCC (Millenium Challenge Corporation) o霉 il y a un fonds de plus de 500 millions de dollars qui est destin茅 au d茅senclavement des zones portuaires pour une meilleure fluidit茅.

Attendez-vous des financements pour d茅marrer le projet ?

Oui, nous attendons des financements. SIMAT est 脿 la crois茅e des chemins. Nous sommes bien partis pour jouer dans la cour des grands. Toutefois, nous n鈥檃vons pas les moyens ad茅quats. Nous voulons passer par des soci茅t茅s d鈥檌nvestissement ou autres. Nous sommes 脿 la recherche d鈥檌nvestisseurs qui peuvent nous faire passer 脿 l鈥櫭﹖ape sup茅rieure. La logistique est un secteur porteur. Il faut le rendre professionnel et l鈥�industrialiser.

Combien voulez-vous injecter dans ce projet ?

Le business plan que nous avons r茅alis茅 indique l鈥檋ypoth猫se basse de 10 milliards de FCFA et l鈥檋ypoth猫se haute de 15 milliards de FCFA pour les trois ans 脿 venir. Si nous avons ces fonds, nous pourrons multiplier par trois notre chiffre d鈥檃ffaires.

Quel message souhaitez-vous lancer aux entrepreneurs ?

L鈥橝frique a besoin d鈥檈ntrepreneurs. Je demande aux entrepreneurs ivoiriens et 茅trangers d鈥�investir en C么te d鈥橧voire. Surtout qu鈥檌ls n鈥檃ient pas peur de le faire, et qu鈥檌ls croient en ce qu鈥檌ls font, car les d茅buts ne sont pas toujours faciles. Mais en retour, il faut qu鈥檌ls soient aid茅s pour p茅renniser leurs entreprises. Si cela est fait, d鈥檌ci 10 ans, la C么te d鈥橧voire sera un pays d茅velopp茅.