Sant茅 en C么te d鈥橧voire : 脡ric Djibo Pr茅sente la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie
脡ric Djibo nous parle de la situation du secteur de la 蝉补苍迟茅 en C么te d鈥橧voire et explique en quoi la PISAM (Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie) se diff茅rencie des autres cliniques, de l鈥檌mportance de nouer des partenariats et de sa vision pour le futur de la PISAM dans deux ou trois ans.
Interview avec 脡ric Djibo, PDG de la PISAM (Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie)
Quelle est la situation de la 蝉补苍迟茅 en C么te d鈥橧voire ?
En ce moment, il y a une belle dynamique dans le secteur que le gouvernement a insuffl茅e et que le secteur priv茅 est en train de suivre. Le secteur public est en train de se d茅velopper. Il y a de nouvelles sp茅cialit茅s telles que la radioth茅rapie qui apparaissent. Il y a 茅galement de nombreuses cliniques qui sont en train de se r茅habiliter. D鈥檌ci cinq ans, tous ces nouveaux services tournerons 脿 plein r茅gime, quand tout le monde aura r茅habilit茅 son plateau technique. Nous aurons un secteur qui va offrir une plus grande offre de soins.
Toutes les populations ont-elles acc猫s aux soins en C么te d鈥橧voire ?
Pour le moment non, mais le plus grand nombre y aura acc猫s bient么t. Des montants importants seront investis dans la 蝉补苍迟茅 dans les deux prochaines ann茅es. J鈥檃i rencontr茅 des fournisseurs qui ont 茅galement des contrats. J鈥檈sp猫re que nous allons 锚tre capables de garder ces 茅quipements en marche le plus longtemps possible, afin que les Ivoiriens puissent en profiter le plus longtemps possible. Parce qu鈥檃uparavant, il y a eu des investissements dans le secteur de la 蝉补苍迟茅 et par la suite tout a 茅t茅 arr锚t茅 脿 cause de probl猫mes de maintenance des 茅quipements achet茅s. Cela a 茅t茅 caus茅 par un probl猫me de management li茅 脿 la situation socio-茅conomique et politique. En effet, les ressources 茅taient rares et on ne faisait pas les maintenances. Les fonds 茅taient destin茅s 脿 autre chose. Mais depuis 2011, il y a une vraie dynamique en C么te d鈥橧voire.
Quel est le r么le du secteur priv茅 en C么te d鈥橧voire ?
Le r么le du secteur priv茅 est diff茅rent de celui du secteur public. Le secteur public se concentre sur les populations 脿 revenus modestes. Le secteur priv茅 est concentr茅 sur les populations assur茅es. Nous nous occupons de cette frange de la population et des sp茅cialit茅s pointues. Ces sp茅cialit茅s demandent des 茅quipements de pointe.
Que pensez-vous des populations qui vont se soigner 脿 l鈥檈xt茅rieur ?
Notre personnel m茅dical est de tr猫s bonne qualit茅 parce qu鈥檌l est compos茅 de sp茅cialistes professeurs. Nous sommes aussi la seule vraie infrastructure hospitali猫re priv茅e avec suffisamment d鈥檈space pour r茅pondre aux normes.
Nous savons qu鈥檌l y a plusieurs milliards qui sont investis dans les 茅vacuations sanitaires des Ivoiriens. En plus de cela, le gouvernement prend en charge quelques d茅munis. Les gens nous demande de d茅velopper notre plateau technique parce qu鈥檌ls en ont assez d鈥櫭﹙acuer des patients en Tunisie ou ailleurs. Le secteur priv茅 a beaucoup 茅volu茅. Avant 2014, chacun se d茅battait pour se d茅velopper. Nous avions une association qui existait mais qui n鈥櫭﹖ait pas bien organis茅e. En 2014, nous avons commenc茅 脿 nous battre parce que certains voulaient racheter d鈥檃utres 茅tablissements. C鈥櫭﹖ait la guerre entre nous. Depuis quelques mois, nous avons commenc茅 脿 nous remettre ensemble. L鈥檃ssociation s鈥檈st r茅organis茅e avec un conseil d鈥檃dministration, un pr茅sident et un directeur ex茅cutif. On s鈥檈st rendu compte que cela ne servait 脿 rien de se battre puisqu鈥檕n avait les m锚mes probl猫mes. Nous nous sommes dit qu鈥檈nsemble, nous serions plus forts et que nous pourrions r茅soudre nos probl猫mes.
Quels sont ces probl猫mes ?
Ce sont des probl猫mes relationnels. Etant donn茅 qu鈥檕n se battait entre nous, nos partenaires 蝉补苍迟茅 en ont profit茅 pour faire la loi sur le secteur de la 蝉补苍迟茅 priv茅e. Mais aujourd鈥檋ui, tout le monde est en train de se r茅veiller. Nous avons commenc茅 avec l鈥檃ugmentation des tarifs. Quand nous avons d茅cid茅 d鈥檃ugmenter les tarifs, le pr茅sident de l鈥檃ssociation des cliniques priv茅es leur a envoy茅 une lettre pour le leur signifier. Ils ont r茅pondu pour dire que les cliniques priv茅es n鈥檃vaient pas le droit de le faire. Le rapport de force 茅tait invers茅. Ils nous tiraient vers le bas. Les tarifs 茅taient tr猫s bas. Il y a eu des fonds d鈥檌nvestissement qui sont rentr茅s dans notre groupe parce qu鈥檕n ne pouvait pas se d茅velopper seuls. Moi, j鈥檃i pu le faire parce que j鈥檃i du foncier que j鈥檃i pu mettre en garanti, mais pas les autres. C鈥檈st ce qui a occasionn茅 le fait que les gens partent se soigner 脿 l鈥櫭﹖ranger. En plus de cela, quand les tarifs sont bas, c鈥檈st le patient qui en p芒ti parce qu鈥檌l n鈥檃 pas les soins ad茅quats 脿 la maladie qu鈥檌l va d茅velopper. Et celui qui n鈥檃 pas l鈥檃rgent pour aller 脿 l鈥櫭﹖ranger, il meurt.
Comment la PISAM (Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie) se diff茅rencie-t-elle des autres cliniques ?
La PISAM se diff茅rencie des autres premi猫rement par son personnel. Notre personnel m茅dical est de tr猫s bonne qualit茅 parce qu鈥檌l est compos茅 de sp茅cialistes professeurs. Nous sommes aussi la seule vraie infrastructure hospitali猫re priv茅e avec suffisamment d鈥檈space pour r茅pondre aux normes. Nous avons un h茅liport et nous faisons des 茅vacuations sanitaires de San Pedro, de Korhogo, de plateformes p茅troli猫res, etc. L鈥檋么pital a une forte connotation en traumatologie surtout 脿 cause de mon p猫re qui 茅tait lui-m锚me traumatologue. Outre la traumatologie, nous avons toutes les grandes sp茅cialit茅s ici.
Parlez-nous des partenariats que vous avez nou茅s ?
Nous avons nou茅 des partenariats avec des fournisseurs d鈥櫭﹒uipements et des partenariats d鈥櫭ヽhanges de services m茅dicaux. Nous avons eu un partenariat avec G.E (General Electric) parce que nous avons voulu cr茅er un centre d鈥檈xcellence G.E au sein de la PISAM. Nous allons avoir un centre d鈥檌magerie qui sera enti猫rement 茅quip茅 par G.E. Il n鈥檡 en a pas assez dans la sous-r茅gion. Nous avons fait confiance 脿 G.E et nous lui avons confi茅 toute la construction de ce centre. Aussi, en termes de r茅animation, nous avons achet茅 beaucoup de respirateurs avec eux. C鈥檈st un partenaire technique tr猫s important pour nous. G.E. 茅tant en train de devenir un centre d鈥檈xcellence, s鈥檌ls ont des formations 脿 faire dans la sous-r茅gion, ces formations se feront ici. Par exemple, des m茅decins-radiologue et des techniciens qui veulent se former sur une IRM peuvent venir ici pour faire des cas pratiques avec un m茅decin qui viendra des Etats-Unis ou de la France et d鈥檃utres qui viendront de la sous-r茅gion. La PISAM a ce r么le de formateur de par notre histoire. Nous avons form茅 une grande partie des m茅decins. Dans les ann茅es 1985 et 1990, la PISAM avait les 茅quipements de derni猫re g茅n茅ration. Par exemple, la c茅lioscopie a 茅t茅 lanc茅e 脿 partir de la PISAM par le professeur N鈥橤uessan et un autre professeur fran莽ais. Nous gardons toujours ce r么le de formation, raison pour laquelle lorsque nous construisons un bloc, nous faisons en sorte qu鈥檌l ait une vid茅otransmission. Nous avons aussi des fournisseurs qui font des s茅ances. Nous avons une salle de conf茅rence au 4猫me 茅tage. Ils peuvent suivre des interventions chirurgicales depuis l脿-bas. Ils posent des questions au chirurgien pendant que ce dernier op猫re. Former pour nous, c鈥檈st tr猫s important. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes un 茅tablissement priv茅 et que nous ne cherchons que de l鈥檃rgent. Par exemple, nous recevons des 茅tudiants de l鈥橧NFAS (Institut National de Formation des Agents de Sant茅). Nous les formons pendant un an. Quand ils viennent ici, ils d茅couvrent des 茅quipements qu鈥檌ls n鈥檕nt jamais vus. Et lorsqu鈥檌ls repartent, ils sont heureux d鈥檃voir eu un plus sur leur formation.
Qu鈥檈n est-il des partenariats techniques ?
Nous avons plusieurs partenariats. Nous avons un partenariat avec l’h么pital am茅ricain de Paris qui a plusieurs volets, dont le volet 茅vacuation sanitaire. Nous faisons partie des patients 脿 l鈥檋么pital am茅ricain avec des tarifs n茅goci茅s. Il y aussi un 茅change de comp茅tences avec cet h么pital puisqu鈥檌l y a deux ans, deux m茅decins sont venus faire des op茅rations du genou avec le professeur Bana. Il y a des m茅decins de la PISAM qui vont dans cet h么pital pour voir comment 茅voluent les diff茅rentes sp茅cialit茅s l脿-bas. Nous avons aussi fait des 茅changes de comp茅tences avec la Piti茅-Salp锚tri猫re puisque certains de nos m茅decins-r茅animateurs y sont all茅s pendant trois mois pour travailler au service de r茅animation. Notre renomm茅e fait qu鈥檕n a beaucoup de partenaires techniques. Nous allons bient么t faire de la radiologie interventionnelle. Nous avons un partenaire technique qui est tr猫s pointu dans cette sp茅cialit茅 et qui viendra g茅rer ce centre avec nous. Nous voulons aussi construire un centre de radioth茅rapie avec deux acc茅l茅rateurs sur l鈥檈space de la PISAM. Nous avons deux 脿 trois partenaires qui sont dans les starting blocks et qui sont pr锚ts 脿 nous accompagner. On esp猫re commencer les travaux au plus tard le 1er juillet.
Quelles sont vos priorit茅s du moment ?
La priorit茅, c鈥檈st le projet PISAM 2.0. Nous sommes en pleine migration informatique. Nous sommes en train de mettre en place un syst猫me d鈥檌nformations hospitalier pour g茅rer la prise en charge m茅dicale. On l鈥檃ppelle 芦 h么pital des managers 禄. Nous avons commenc茅 ce projet il y a plus d鈥檜n an.
Qu鈥檈st-ce que ce syst猫me va apporter aux patients ?
Tout sera informatis茅. De la prescription m茅dicale, 脿 l鈥檃dministration des soins. Sur cette plateforme, l鈥檌nfirmier va commander les m茅dicaments et chaque fois, il y a des alertes pour l鈥檃dministration de ces m茅dicaments et des alertes au niveau de la non-compatibilit茅 des m茅dicaments. Tout sera inscrit dans le syst猫me. Les dossiers seront num茅ris茅s. Les gros probl猫mes d鈥檃ttente au niveau de la facturation quand les patients devront sortir seront r茅solus. Nous allons am茅liorer ce logiciel au fur et 脿 mesure. Nous allons tout faire pour que l鈥檈xp茅rience du patient soit la plus agr茅able possible 脿 travers l鈥檜tilisation de l鈥檌nformatique.
Que sera la PISAM dans deux ou trois ans ?
Nous aurons la PISAM.com. En ce moment nous avons la PISAM.ci. Cela veut dire qu鈥檌l y aura de nouvelles soci茅t茅s qui vont se greffer 脿 la PISAM. Certaines soci茅t茅s seront rattach茅es 脿 la PISAM pour en faire un grand groupe. Nous avons 茅galement plusieurs projets qui sont en voie de r茅alisation. Nous allons sortir de la C么te d鈥橧voire et aller 脿 l鈥檈xt茅rieur.